Covid-19 : la HAS intègre les vaccins bivalents dans la stratégie de vaccination pour l’automne

COMMUNIQUÉ DE PRESSE de la HAS – Mis en ligne le 20 sept. 2022
20 septembre 2022

 

La HAS confirme sa recommandation d’administrer une dose additionnelle de vaccin contre la Covid-19 aux personnes à risque de faire une forme sévère de la maladie ainsi qu’à leur entourage et aux professionnels de soins à l’automne. Pour cette dose, elle recommande d’utiliser indifféremment l’un des trois vaccins bivalents adaptés aux variants d’Omicron validés récemment par l’Agence européenne du médicament dès qu’ils seront effectivement disponibles. La HAS souligne l’intérêt de coupler cette nouvelle campagne à celle de vaccination contre la grippe saisonnière qui démarrera le 18 octobre prochain.

Ces dernières semaines, l’Agence européenne du médicament (EMA) a validé trois vaccins bivalents, adaptations des vaccins à ARN messager déjà disponibles depuis le début de la campagne de vaccination contre la Covid-19 : les vaccins de Moderna et de Pfizer BioNTech qui ciblent la souche originale et le variant Omicron BA.1, puis la semaine dernière le vaccin de Pfizer BioNTech qui, lui, cible la souche originale et les variants Omicron BA.4 et BA.5.
Sur la base des données disponibles et dans un contexte épidémique marqué par la circulation majoritaire du sous-variant BA.5, la HAS actualise la stratégie vaccinale en y intégrant ces trois vaccins bivalents.

 

Des vaccins bivalents mieux adaptés aux variants en circulation

A l’image des vaccins contre la grippe saisonnière, actualisés chaque année pour prendre en compte les virus qui sont les plus susceptibles de circuler pendant l’hiver, les vaccins à ARNm bivalents ne sont pas des nouveaux vaccins mais des vaccins adaptés aux souches circulantes. L’évaluation des vaccins bivalents à partir d’études expérimentales plus limitées que lors d’une évaluation initiale permet d’accélérer l’accès à des vaccins plus adaptés au contexte épidémique et à la souche du virus en circulation. De plus, le recul important acquis depuis le début de la crise sanitaire concernant les vaccins à ARNm, et l’expérience engrangée au sujet des vaccins adaptés aux souches circulantes, y compris dans le cadre de la grippe saisonnière, justifient et autorisent le recours à ce type de données.

L’efficacité clinique attendue pour ces nouveaux vaccins bivalents est au moins équivalente voire supérieure à celle des vaccins originaux monovalents, sans que cette probable supériorité puisse être actuellement démontrée en vie réelle. Quant à leur tolérance, qui a été étudiée, elle est identique à celle des vaccins monovalents. C’est pourquoi, dans la cadre de la dose additionnelle recommandée cet automne, la HAS recommande d’utiliser, de préférence, un vaccin à ARNm bivalent, quels que soient les vaccins utilisés précédemment. Concernant les personnes de moins de 30 ans, elle maintient sa recommandation de n’utiliser que les vaccins Comirnaty® (Pfizer BioNTech).

 

Une campagne de vaccination couplée à celle de la grippe saisonnière

Dans un contexte de nouvelle hausse du nombre d’infections au SARS-CoV-2, la HAS souhaite rappeler l’importance de protéger les populations les plus à risque.
En effet, conformément à la stratégie vaccinale recommandée pour l’automne, la HAS rappelle les deux groupes de populations à cibler pour cette dose additionnelle de vaccin :

  • les personnes de plus de 60 ans ainsi que les adultes de moins de 60 ans à risque de forme grave de la maladie : ceux qui ont des comorbidités qui les exposent à ces formes sévères, les femmes enceintes, dès le 1er trimestre de leur grossesse, les personnes immunodéprimées quel que soit leur âge, les enfants et adolescents à haut risque souffrant de pathologies le justifiant.
  • l’entourage de ces personnes (stratégie de cocooning) ainsi que les personnes qui sont en contact régulier avec elles : professionnels du secteur sanitaire et médico-social.

La HAS maintient sa recommandation de coupler la campagne de rappel vaccinal contre la Covid-19 à celle de vaccination contre la grippe, et rappelle que l’injection concomitante des deux vaccins est possible, si elle est réalisée sur deux sites d’injection distincts.

Enfin, dans l’immédiat et parce que le nombre de cas d’infections est reparti à la hausse depuis quelques jours, avec un taux de reproduction qui est à nouveau supérieur à 1, la HAS rappelle l’efficacité des vaccins monovalents contre les formes sévères de la maladie. Pour les personnes âgées de plus de 60 ans et celles de moins de 60 ans à risque de développer une forme sévère de la maladie qui n’auraient pas reçu leur seconde dose de rappel recommandée dans les délais conseillés (3 ou 6 mois selon l’âge et la date de la dernière injection ou infection), la HAS préconise de ne pas différer leur vaccination. Elle rappelle à cette occaion que les vaccins monovalents sont les seuls à pouvoir être utilisés en primovaccination.

La HAS actualisera cette recommandation, et notamment la place respective des vaccins bivalents, en fonction des nouvelles données qui seront disponibles.
Elle souligne l’importance de maintenir les gestes barrières et les mesures de distanciation physique pour les personnes à risque de forme sévère ainsi que pour leurs aidants. En outre, elle rappelle que les patients les plus à risque de forme sévère et, en particulier, les personnes immunodéprimées doivent pouvoir bénéficier des traitements aujourd’hui disponibles déjà recommandés préalablement par la HAS.

 

Activité physique : comment faciliter sa prescription au quotidien ?

COMMUNIQUÉ DE PRESSE de l’HAS – Mis en ligne le 06 sept. 2022
6 septembre 2022

Elle limite le risque de récidive de certains cancers du sein, diminue par deux le risque de passage d’un état prédiabétique à un diabète, etc. : l’activité physique doit définitivement être considérée comme un traitement à part entière et être prescrite à ce titre. De nombreuses étapes ont été franchies, avec celle importante, le 2 mars dernier, de l’adoption d’une loi visant à favoriser le développement du Sport santé. Cette loi, entre autres, ouvre la prescription d’Activité Physique Adaptée (APA) à l’ensemble des médecins et en élargit le champ d’application. Afin de contribuer à son essor comme thérapeutique non médicamenteuse, la Haute Autorité de Santé publie un nouveau guide de prescription et de consultation et des fiches d’aide à la prescription de l’activité physique déclinées par pathologie.

L’activité physique représente, à chaque période de la vie, un atout santé dont les bénéfices sont nombreux et largement établis. Dans les maladies chroniques, maladies cardiovasculaires et respiratoires, diabètes, obésité, arthroses, etc., l’activité physique est une thérapeutique à part entière – seule ou en association avec d’autres traitements médicamenteux ou non médicamenteux. Elle doit être adaptée pour tenir compte de l’état de santé physiologique et psychologique du patient, et encadrée par un professionnel spécifiquement formé. Plus largement, les bénéfices de l’activité physique sur l’état de santé, la condition physique, le maintien de l’autonomie chez les personnes âgées ainsi que sur la qualité de vie des populations à tous les âges de la vie sont avérés.

C’est forte de ces preuves que la HAS s’est engagée depuis de nombreuses années pour accompagner les professionnels de santé dans la prescription de ce qui constitue un traitement à part entière. En 2011, elle élaborait un rapport sur le développement de la prescription de thérapeutiques non médicamenteuses validées, en incluant, déjà, l’activité physique. En 2018 et 2019, elle publiait un premier guide de promotion, consultation et prescription médicale d’activité physique et sportive pour la santé chez l’adulte, ainsi qu’une série de référentiels d’aide à la prescription d’activité physique pour 10 pathologies et états de santé. La création de maisons Sport-santé, 500 à terme, sur l’ensemble du territoire devrait permettre de structurer le parcours de santé autour de la prescription d’activité physique. Et plus récemment, l’adoption de la loi du 2 mars 2022 visant à démocratiser le sport en France constitue une nouvelle avancée pour le développement de l’activité physique comme thérapeutique à part entière.

Une palette d’outils pour accompagner les médecins et mieux informer les usagers

Si le contexte est favorable à la diffusion des connaissances sur le sujet, des freins à son déploiement effectif persistent. En effet, beaucoup de patients éprouvent une certaine appréhension à pratiquer une activité physique alors qu’ils sont malades ou âgés, tandis que les médecins sont encore peu nombreux à la prescrire. Pourtant, le rôle du médecin est essentiel pour sensibiliser les personnes les plus éloignées de l’activité physique (personnes atteintes d’une affection de longue durée, personnes souffrant d’une maladie chronique, personnes âgées fragiles, personnes en situation de handicap) et les accompagner vers un mode de vie physiquement plus actif, moins sédentaire, en sécurité, si possible en toute autonomie, et tout au long de la vie.

Pour les convaincre et les aider dans leur mission, la HAS crée les conditions favorables à la prescription d’activité physique en proposant un guide sur la consultation et sur les modalités de prescription selon l’état de santé du patient, sa condition physique et sa motivation à modifier ses habitudes. Pour ce faire, la HAS a poursuivi ses travaux et met à disposition des médecins une palette d’outils :

  • Un nouveau guide de consultation et de prescription médicale d’activité physique chez l’adulte qui aborde toutes les étapes du repérage du patient inactif à risque pour l’activité physique, à la prescription (activité physique ordinaire, programmes d’APA…), la dispensation et le suivi de l’activité physique. Il inclut les personnes en situation de handicap.
  • Une fiche de synthèse de l’activité physique adaptée qui reprend les données du guide concernant les modalités de prescription, de renouvellement et d’arrêt d’un programme d’activité physique adaptée.
  • Un guide des connaissances sur l’activité physique et la sédentarité, recueil des savoirs sur le sujet pour le médecin et les autres professionnels.
  • 5 nouvelles fiches, référentiels d’aide à la prescription pour l’artériopathie oblitérante des membres inférieurs, l’asthme, le diabète de type 1, la maladie de Parkinson et les troubles schizophréniques ainsi qu’une mise à jour pour le syndrome coronarien chronique.
  • Des fiches de synthèse reprenant les points essentiels des 6 nouvelles fiches et des 10 référentiels déjà publiés (surpoids et obésité, diabète de type 2, bronchopneumopathie chronique obstructive, hypertension artérielle, accidents vasculaires cérébraux, cancers du sein, colorectal et de la prostate, insuffisance cardiaque chronique, dépression, grossesse et post-partum, personnes âgées).

Très prochainement, des fiches d’information à destination des patients sur les bénéfices de l’activité physique selon leurs pathologies et états de santé seront publiées.

Un engagement que la HAS entend poursuivre

Cette mobilisation en faveur des bienfaits de l’activité physique se poursuivra à travers la publication prochaine d’un guide de consultation et de prescription médicale d’activité physique à des fins de santé chez l’enfant, ainsi que de nouvelles fiches dédiées à d’autres pathologies : les arthrites inflammatoires, les lombalgies, la fibromyalgie, la sclérose en plaques ainsi que le surpoids et l’obésité chez l’enfant.

« En mettant à disposition des médecins, des masseurs-kinésithérapeutes et des enseignants d’activité physique adaptée l’ensemble de ces outils complets, argumentés, sourcés, la HAS poursuit sa contribution à la lutte contre l’inactivité physique et la sédentarité, priorité de santé publique. Favoriser l’activité physique et la faire passer au rang de réflexe passe aussi par une prescription médicale plus large, pour inciter tous les Français à adopter un mode de vie moins sédentaire et à bouger, tout au long de leur vie », conclut le Pr Dominique Le Guludec, présidente du Collège de la HAS.

Monkeypox : des réponses rapides pour une prise en charge adaptée

Communiqué officiel de la HAS 

5 septembre 2022

Alors que le virus Monkeypox (variole du singe) continue de circuler, la HAS publie des Réponses rapides afin d’accompagner les professionnels de santé de premier recours dans la prise en charge des personnes à risque d’être infectées par le virus. Du diagnostic au traitement en passant par la vaccination et la prévention, la HAS passe en revue les clés d’une prise en charge adaptée. Pour compléter cette information, la HAS organisera prochainement un webinaire à l’intention des professionnels de santé.

Jusqu’alors principalement présent en Afrique de l’Ouest ou Centrale, le virus Monkeypox diffuse depuis le mois de mai 2022 en Europe et notamment en France, avec une présentation clinique qui semble différente. Ainsi, 3 547 cas confirmés ont été recensés sur le territoire au 29 août 2022, dont 68 patients (soit 3 %) hospitalisés. En France, environ 95 % des cas concernent des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH).

Saisie par la Direction générale de la santé, la HAS publie des Réponses rapides afin d’accompagner les professionnels de santé de premier recours dans la prise en charge des patients présentant les symptômes d’une infection ou des personnes contacts à risque d’être contaminées. Ce document, élaboré en lien étroit avec les sociétés savantes et les associations de patient, synthétise les données actuelles et s’appuie sur les travaux antérieurs en particulier ceux de Santé publique France pour dresser un panorama complet des éléments de réponse connus à ce stade sur le virus.

Diagnostic, prévention, traitement : un tour d’horizon des réponses pour une meilleure prise en charge

Dans le cadre de ce document, la HAS rappelle que le diagnostic est avant tout clinique. Il s’appuie sur un interrogatoire du patient et sur le contexte d’apparition des symptômes. Ces derniers se présentent sous plusieurs formes (lésions cutanées, adénopathies douloureuses, angine, anite, rectite, fièvre…) et surviennent après une période d’incubation comprise entre 5 et 21 jours. Le diagnostic biologique par test PCR spécifique par prélèvement des lésions cutanées ou muqueuses n’est utile qu’en cas de doute, et ne concerne pas les personnes asymptomatiques.  En raison du mode de transmission principalement sexuel, la HAS recommande d’interroger le malade sur son statut VIH et de réaliser d’emblée et systématiquement un bilan des infections sexuellement transmissibles, composé d’examens sanguins (sérologie VIH, VHB, VHC, Syphilis) et urinaires PCR (gonocoque et chlamydia sur premier jet urinaire).

Concernant la prise en charge, la HAS fait le point sur l’ensemble des mesures à mettre en œuvre et rappelle ainsi que le patient doit s’isoler dès l’apparition des symptômes et jusqu’à la guérison complète des lésions et au moins 21 jours. Il doit ainsi s’abstenir de tout contact physique et notamment de rapports sexuels, même protégés, pendant cette période. La HAS détaille les précautions à prendre pour éviter la transmission, les conseils d’hygiène et le suivi de l’évolution des symptômes. S’il n’existe pas encore de traitement spécifique pour les formes simples de la maladie, ces Réponses rapides regroupent les informations sur les traitements symptomatiques et notamment sur la prise en charge des lésions cutanées, de la douleur et sur l’indication éventuelle d’un traitement antibiotique en cas de surinfection. La HAS rappelle que la prescription d’anti-inflammatoires ou de corticoïdes est à proscrire. La prise en charge est en général ambulatoire avec une évolution favorable en 2 à 4 semaines en moyenne. Si ce n’est pas le cas, les critères d’hospitalisation sont précisés.

La HAS complète ses recommandations sur la vaccination

La HAS consacre une fiche pratique au schéma vaccinal, reprenant les avis déjà publiés sur le sujet. A l’occasion de ces Réponses rapides, elle rappelle la nécessité d’une vaccination en préexposition chez les personnes à très haut risque d’exposition et en post exposition pour les personnes contacts à risque de contamination. Elle complète ses précédentes recommandations en indiquant que la vaccination en préexposition des mineurs entrant dans les cibles vaccinales peut être envisagée au cas par cas Elle précise également que les vaccins de 3ème génération (Imvanex /Jynneos) peuvent être administrés simultanément avec tout autre vaccin du calendrier vaccinal, sans risque pour les patients. Si le vaccin du calendrier vaccinal en question est un vaccin vivant atténué il doit être administré soit le même jour que le vaccin contre le Monkeypox, soit à 4 semaines d’intervalle. La HAS insiste aussi sur la nécessité de déclarer immédiatement tout effet indésirable suspecté d’être dû à un des vaccins auprès d’un centre régional de pharmacovigilance ou sur le portail de signalement des événements sanitaires indésirables. La déclaration de l’infection au virus Monkeypox est, quant à elle, obligatoire.

La HAS insiste également sur le rôle essentiel les professionnels de santé de premier recours pour participer activement à la limitation de la propagation et de la gravité de l’épidémie. Il s’agit notamment, en identifiant au sein de sa patientèle les patients les plus exposés, de proposer la vaccination, d’expliquer les modalités de transmission mais aussi d’informer le patient des symptômes à surveiller. Plus largement, la HAS souligne la nécessité de promouvoir la santé sexuelle et la réduction des risques et de proposer pour ces publics un dépistage des infections sexuellement transmissibles.

En complément de ces Réponses rapides, la HAS publie 3 fiches pratiques consacrées à la prise en charge des patients, aux personnes contacts à risques et à la vaccination. Pour accompagner ses travaux auprès des professionnels de santé, elle organisera également prochainement un webinaire.

La Haute Autorité de santé précise que ses Réponses rapides seront actualisées en fonction de l’avancée des connaissances.