Obligations vaccinales des professionnels : la HAS publie le 1er volet de ses travaux

30 mars 2023

La Haute Autorité de santé publie la première partie de ses travaux relatifs aux obligations et recommandations vaccinales des professionnels. Ce premier volet est consacré aux vaccins pour lesquels une obligation est actuellement en vigueur (Covid-19, diphtérie, tétanos, poliomyélite et hépatite B). La HAS préconise que la vaccination contre la Covid-19 soit fortement recommandée pour les professionnels. La vaccination contre la diphtérie, le tétanos, et la poliomyélite est également fortement recommandée pour les étudiants et les professionnels, sauf à Mayotte où elle devrait rester obligatoire. Elle préconise enfin le maintien de l’obligation vaccinale pour l’hépatite B, et son extension aux professionnels libéraux.

La HAS a été saisie par la Direction générale de la santé afin d’actualiser l’ensemble des obligations et recommandations vaccinales des professionnels des secteurs sanitaire et médico-social. Elle publie le premier volet de ses travaux, qu’elle consacre aux vaccins faisant actuellement l’objet d’une obligation vaccinale ; soit les vaccins contre la Covid-19, la diphtérie, le tétanos, la poliomyélite et l’hépatite B. Sont concernés, les professionnels de santé, les professionnels qui exercent en établissements de santé, structures sociales et médico-sociales dont ceux qui sont en contact étroit et répété avec des jeunes enfants.

Ces travaux de la HAS ont été élaborés sur la base d’arguments médicaux et scientifiques, sans préjuger de l’avis complémentaire du Conseil consultatif national d’éthique pour les sciences de la vie et de la santé (CCNE). Le ministère de la Santé et de la Prévention a en effet saisi le CCNE sur les questions éthiques soulevées par les obligations vaccinales des professionnels, dont leur acceptabilité sociale et leurs conséquences.

La HAS a notamment pris en compte les données épidémiologiques, la couverture vaccinale de la population générale et des professionnels, la disponibilité des vaccins et les dernières données d’efficacité et de sécurité. Ces travaux ont été enrichis par les très nombreuses contributions des parties prenantes, issues de la consultation publique organisée entre le 20 février et le 3 mars.

La HAS insiste sur le fait que la levée d’une obligation vaccinale pour les professionnels ne remet pas en question l’intérêt de cette vaccination, que ce soit en milieu professionnel ou en population générale.

Retrouvez ci-dessous une synthèse de ces préconisations sur le périmètre de saisine de la HAS :

Pour la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite, la HAS préconise que :

La vaccination DTP soit fortement recommandée chez les étudiants et professionnels, sauf à Mayotte où elle devrait rester obligatoire.

Pour l’hépatite B, la HAS préconise que :

L’obligation d’immunisation concernant les étudiants soit maintenue à l’identique. La HAS rappelle qu’en conséquence, la plupart des professionnels exposés à un risque de contamination par le virus de l’hépatite B ou susceptibles d’exposer les personnes prises en charge, sont déjà immunisés quand ils prennent leur poste de travail ;

L’immunisation contre l’hépatite B soit rendue obligatoire pour les professionnels libérauxexerçant leur activité hors d’un établissement ou organisme de prévention ou de soins et qui sont susceptibles d’être exposés à un risque de contamination ou d’exposer les personnes dont ils ont la charge ;

L’obligation d’immunisation contre l’hépatite B soit maintenue à l’identique pour les professionnels exerçant dans un établissement ou organisme public ou privé de prévention ou de soin et qui sont exposés à un risque de contamination.

Pour la Covid-19, la HAS préconise que :

Soient respectés les recommandations du HCSP sur les gestes barrières en milieu de soins.

La vaccination contre la Covid-19 soit fortement recommandée, y compris les rappels à distance de la primovaccination, pour les étudiants et professionnels des secteurs sanitaire et médicosocial (exerçant en établissements ou libéraux) et les étudiants et professionnels des services de secours et d’incendie (notamment les sapeurs-pompiers professionnels et bénévoles), en particulier pour les professions en contacts réguliers avec des personnes immunodéprimées ou vulnérables.

Cette préconisation de lever l’obligation de vaccination contre la Covid-19 ne constitue en rien une remise en question de ses précédents avis et recommandations rendus dans des contextes sanitaires et épidémiques différents.

 

Plus largement, la HAS souligne que la vaccination ne remplace pas les autres mesures de prévention des infections des professionnels et des personnes avec lesquelles ils sont en contact. Le respect des mesures d’hygiène, l’utilisation d’un matériel adapté et de protections individuelles, la surveillance et la prise en compte des infections associées aux soins, ainsi que la formation des personnels pour prévenir ces risques constituent une priorité.

La HAS rappelle enfin, que ces préconisations sont susceptibles d’évoluer en fonction de l’évolution des données et du contexte sanitaire.

 

Un second volet consacré aux vaccins actuellement recommandés attendu pour juillet 2023

Le deuxième volet de ses travaux, attendu pour juillet 2023, concernera les vaccinations actuellement recommandées pour les professionnels, à savoir ; les vaccins contre la coqueluche, la grippe, l’hépatite A, la rougeole, les oreillons, la rubéole et la varicelle.  La HAS organise à cette occasion une nouvelle consultation publique en mai, visant à recueillir les contributions des parties prenantes. Sont notamment concernés : les associations de patients et d’usagers du système sanitaire, social et médico-social, les sociétés savantes, les collèges nationaux professionnels, les ordres professionnels, les syndicats de professionnels de santé, les institutions ou organismes publics, les établissements de santé, les structures sociales et médico-sociales, les entreprises, etc.

Symptômes prolongés de la Covid-19 (dit Covid long) : la HAS actualise ses travaux

21 avril 2023

Depuis le début de l’année 2021, la Haute Autorité de santé élabore et actualise régulièrement des Réponses rapides sur les symptômes prolongés de la Covid-19 (dit Covid long) afin d’accompagner les médecins généralistes dans le diagnostic et la prise en charge de ces symptômes. Dans ce cadre, elle met à jour la fiche kinésithérapie portant sur le réentrainement à l’effort et publie une nouvelle fiche consacrée aux troubles psychiatriques et psychologiques.

Fatigue, essoufflement ou encore troubles cognitifs, les symptômes prolongés de la Covid-19, continuent d’affecter le quotidien de nombreux patients. Saisie par le ministère chargée de la Santé en 2021, la HAS a élaboré des Réponses rapides pour accompagner les professionnels de santé de premier recours dans le diagnostic et la prise en charge de ces symptômes. Actualisées pour la dernière fois en janvier 2023, ces réponses rapides étaient assorties jusqu’ici de quatorze fiches techniques, conçues par symptômes ou par spécialité (douleurs, fatigue, troubles oculaires, dyspnée…).

Parce que le vécu des symptômes prolongés à la suite de la Covid-19 peut être associé à un retentissement psychologique, la HAS publie une quinzième fiche consacrée aux troubles psychiatriques et aspects psychologiques associés aux symptômes prolongés de la Covid-19. À destination des soignants comme des patients, cette fiche caractérise les principaux troubles (dépressifs, anxieux, stress post-traumatique…) et propose des préconisations quant à leur diagnostic et leur prise en charge.

Par ailleurs la HAS met à jour la fiche kinésithérapie portant sur le réentrainement progressif à l’effort, de façon à respecter les capacités de chaque patient. Elle propose les contours d’un bilan diagnostique et des contenus de séances adaptés à la situation du patient, notamment si ses symptômes sont exacerbés après l’effort. Elle intègre également un algorithme d’aide à la décision du kinésithérapeute face à une réaction cardiovasculaire inappropriée à l’effort.

La HAS est également en cours d’élaboration de quatre analyses critiques de la littérature portant respectivement sur l’épidémiologie, la physiopathologie, le  parcours de soin et les traitements des symptômes prolongés de la Covid-19. Elles seront publiées au fil de leur finalisation. C’est notamment sur la base de ces données consolidées que la HAS pourra élaborer une recommandation de bonne pratiques sur le sujet.

 

Retrouvez ces documents sur le site internet de la HAS