À la suite d’une saisine d’associations de patients, la HAS a élaboré une recommandation de bonne pratique sur la prévention, le diagnostic et la prise en charge du syndrome du nez vide (SNV). Ce syndrome, souvent très mal toléré par ceux qui en souffrent, est une des complications possibles d’une chirurgie du nez pratiquée chez des patients atteints d’obstruction nasale persistante (turbinectomie). Elle se caractérise par l’apparition d’un cortège de symptômes nasaux et extra-nasaux dont les répercussions psychologiques peuvent être majeures : dépression, désocialisation, agoraphobie…
Saisi par la Fédération française des associations et amicales de malades, insuffisants ou handicapés respiratoires (FFAAIR) et l’association Syndrome du nez vide France, la HAS a élaboré des recommandations sur le syndrome du même nom. Celui-ci occasionne de multiples symptômes nasaux et extranasaux survenant dans un délai variable n’excédant pas deux ans après une turbinectomie dont il est une complication. Cette intervention chirurgicale est proposée chez des patients qui souffrent d’obstruction nasale persistante et invalidante, rhinite ou sinusite chronique par exemple. Elle consiste à ôter une partie des petites croissances situées dans les fosses nasales (que l’on appelle les cornets). Elle peut être réalisée isolément ou associée à d’autres gestes sur les structures nasosinusiennes.
La HAS rappelle que le syndrome du nez vide est toujours la conséquence d’un acte chirurgical invasif sur les cornets inférieurs, voire moyens, du nez et souligne notamment l’importance des actions de prévention pour réduire au maximum la survenue de cette complication.
La HAS recommande notamment de privilégier les gestes chirurgicaux les moins à risques de survenue du syndrome, de n’envisager la turbinectomie qu’en dernière intention, en cas d’obstruction nasale persistante et invalidante en échec de traitement médical et en conservant au maximum les cornets. Elle rappelle l’importance d’une décision partagée avec le patient autour de cette intervention après l’avoir dûment informé du risque de syndrome du nez vide.
En plus d’un interrogatoire à la recherche, notamment, d’une précédente turbinectomie, l’examen clinique et endoscopique du nez est indispensable au diagnostic de cette complication. En complément, la HAS recommande de réaliser le test au coton humide (en insérant un coton humide dans la fosse nasale pour observer ou non l’amélioration des symptômes) et une imagerie permettant l’appréciation du volume résiduel des cornets.
Enfin, la HAS recommande la prise en charge pluridisciplinaire du syndrome du nez vide, associant l’ORL, le médecin généraliste et d’autres professionnels si nécessaire (psychiatre, pneumologue, orthophoniste, kinésithérapeute, …).
Retrouvez la totalité de la recommandation de bonne pratique sur le site de la HAS.