Dans un contexte de circulation active de l’épidémie de SARS-CoV-2, la Haute Autorité de santé recommande d’élargir dès aujourd’hui la vaccination contre la Covid-19 aux enfants âgés de 6 mois à 4 ans révolus à risque de forme grave de la maladie et de décès. Cette primo-vaccination est désormais possible avec le vaccin Comirnaty® de Pfizer qui a obtenu le 25 novembre dernier une extension d’indication pour cette classe d’âge pour laquelle il n’y avait pour l’heure pas de vaccin disponible. La HAS recommande également de vacciner les enfants de cette catégorie d’âge vivant dans l’entourage de personnes immunodéprimées ou ne répondant pas à la vaccination.
Alors que la période hivernale est propice à la propagation des différents virus, la Haute Autorité de santé insiste depuis plusieurs semaines sur l’importance de la vaccination – et en particulier du rappel – pour protéger les personnes les plus fragiles face à la Covid-19. Aujourd’hui, à l’occasion de l’autorisation du premier vaccin dans la classe d’âge des enfants de moins de 5 ans, la HAS recommande la primovaccination des enfants âgés de 6 mois à 4 ans inclus à risque de forme grave de la maladie et de décès et celle des enfants de cette classe d’âge qui vivent dans l’entourage d’une personne immunodéprimée ou non répondeur à la vaccination.
Avis favorable à la primovaccination des enfants de 6 mois à 4 ans révolus particulièrement vulnérables, avec le vaccin de Pfizer
Elle recommande pour cela d’utiliser le vaccin Comirnaty® de Pfizer, dont l’extension d’indication a été octroyée par l’Agence européenne du médicament (EMA) le 25 novembre dernier. Le vaccin Comirnaty®, dont la posologie a été adaptée à 3 microgrammes/dose pour les enfants âgés de moins de 5 ans, doit être administré selon un schéma vaccinal à trois doses, avec un premier intervalle de 3 semaines, puis un second intervalle d’au moins 8 semaines.
Pour rendre son avis, la HAS s’appuie sur les travaux de Santé Publique France sur l’évolution épidémiologique récente dans cette classe d’âge : les moins de 1 an représentaient 70% des hospitalisations des 0-17 ans et 84% des admissions en soins critiques. Elle a également évalué les données disponibles sur le vaccin de Pfizer. Celles-ci démontrent notamment après 3 doses une efficacité de 80,3% contre les infections symptomatiques pour toutes les tranches d’âge entre 6 mois à 4 ans qui n’ont pas d’antécédent d’infection. Les données d’immunogénicité et de tolérance se révèlent également satisfaisantes : aucun décès, aucun cas de myocardite ou de péricardite n’a été rapporté dans les différentes études menées. La HAS a également pris en compte les recommandations internationales concernant la vaccination des enfants âgés de 6 mois à 4 ans révolus.
Sur cette base, la HAS recommande de vacciner dès à présent les enfants de 6 mois à 4 ans révolus à risque de développer une forme sévère de la maladie. Elle cible ainsi les enfants qui ont une de ces comorbidités : les cardiopathies congénitales, les maladies hépatiques chroniques, les maladies cardiaques et respiratoires chroniques (y compris l’asthme sévère nécessitant un traitement continu), les maladies neurologiques, l’immunodéficience primitive ou induite par médicaments, l’obésité, le diabète, les hémopathies malignes, la drépanocytose et la trisomie 21. Elle recommande également cette primo-vaccination pour les enfants porteurs d’une des comorbidités identifiées préalablement chez les adultes comme facteurs de risque de développer une forme grave de la maladie[1], dont : cancer récent, maladie rénale chronique ou handicap neurologique. Elle préconise en outre que les médecins spécialistes d’organes et de maladies rares puissent proposer au cas par cas la vaccination aux enfants jugés particulièrement vulnérables mais dont les facteurs de risques ne figurent pas dans ces listes, sur la base d’une appréciation du rapport bénéfice/risque individuel.
Enfin, conformément à la stratégie de cocooning préconisée par la Haute Autorité de santé depuis le début de l’épidémie, la HAS recommande cette vaccination aux enfants de 6 mois à 4 ans vivant dans l’entourage de personnes immunodéprimées ou non répondeurs à la vaccination, dans le cadre d’une décision médicale partagée avec les parents
Dans le même temps, la HAS a évalué l’intérêt d’intégrer le vaccin Nuvaxovid® du laboratoire Novavax aux vaccins utilisables en primo-vaccination chez les adolescents âgés de 12 à 17 ans, extension d’indication octroyée par l’EMA le 23 juin dernier. La HAS est favorable à l’utilisation de ce vaccin à protéine recombinante si besoin pour les adolescents ne pouvant ou ne souhaitant pas être vaccinés avec un vaccin à ARNm. Les données disponibles en primo-vaccination chez les adultes et les adolescents présentent des résultats favorables en matière de réponse immunitaire, ainsi qu’une bonne tolérance du vaccin chez les adultes comme chez les adolescents.
[1] Haute Autorité de Santé. Stratégie de vaccination contre le SARS-CoV-2. Actualisation des facteurs de risque de formes graves de la Covid-19 et des recommandations sur la stratégie de priorisation des populations à vacciner. Saint-Denis La Plaine: HAS; 2021. Stratégie de vaccination contre le Sars-Cov-2 – Actualisation des facteurs de risque de formes graves de la Covid-19 et des recommandations sur la stratégie de priorisation des populations à vacciner