Covid-19 : la HAS ouvre la vaccination des enfants de 6 mois à 4 ans à risque de formes graves

COMMUNIQUÉ DE PRESSE DE LA HAS – Mis en ligne le 19 déc. 2022
19 décembre 2022

Dans un contexte de circulation active de l’épidémie de SARS-CoV-2, la Haute Autorité de santé recommande d’élargir dès aujourd’hui la vaccination contre la Covid-19 aux enfants âgés de 6 mois à 4 ans révolus à risque de forme grave de la maladie et de décès. Cette primo-vaccination est désormais possible avec le vaccin Comirnaty® de Pfizer qui a obtenu le 25 novembre dernier une extension d’indication pour cette classe d’âge pour laquelle il n’y avait pour l’heure pas de vaccin disponible. La HAS recommande également de vacciner les enfants de cette catégorie d’âge vivant dans l’entourage de personnes immunodéprimées ou ne répondant pas à la vaccination.

Alors que la période hivernale est propice à la propagation des différents virus, la Haute Autorité de santé insiste depuis plusieurs semaines sur l’importance de la vaccination – et en particulier du rappel – pour protéger les personnes les plus fragiles face à la Covid-19. Aujourd’hui, à l’occasion de l’autorisation du premier vaccin dans la classe d’âge des enfants de moins de 5 ans, la HAS recommande la primovaccination des enfants âgés de 6 mois à 4 ans inclus à risque de forme grave de la maladie et de décès et celle des enfants de cette classe d’âge qui vivent dans l’entourage d’une personne immunodéprimée ou non répondeur à la vaccination.

Avis favorable à la primovaccination des enfants de 6 mois à 4 ans révolus particulièrement vulnérables, avec le vaccin de Pfizer

Elle recommande pour cela d’utiliser le vaccin Comirnaty® de Pfizer, dont l’extension d’indication a été octroyée par l’Agence européenne du médicament (EMA) le 25 novembre dernier. Le vaccin Comirnaty®, dont la posologie a été adaptée à 3 microgrammes/dose pour les enfants âgés de moins de 5 ans, doit être administré selon un schéma vaccinal à trois doses, avec un premier intervalle de 3 semaines, puis un second intervalle d’au moins 8 semaines.

 

Pour rendre son avis, la HAS s’appuie sur les travaux de Santé Publique France sur l’évolution épidémiologique récente dans cette classe d’âge : les moins de 1 an représentaient 70% des hospitalisations des 0-17 ans et 84% des admissions en soins critiques. Elle a également évalué les données disponibles sur le vaccin de Pfizer. Celles-ci démontrent notamment après 3 doses une efficacité de 80,3% contre les infections symptomatiques pour toutes les tranches d’âge entre 6 mois à 4 ans qui n’ont pas d’antécédent d’infection. Les données d’immunogénicité et de tolérance se révèlent également satisfaisantes : aucun décès, aucun cas de myocardite ou de péricardite n’a été rapporté dans les différentes études menées. La HAS a également pris en compte les recommandations internationales concernant la vaccination des enfants âgés de 6 mois à 4 ans révolus.

 

Sur cette base, la HAS recommande de vacciner dès à présent les enfants de 6 mois à 4 ans révolus à risque de développer une forme sévère de la maladie. Elle cible ainsi les enfants qui ont une de ces comorbidités : les cardiopathies congénitales, les maladies hépatiques chroniques, les maladies cardiaques et respiratoires chroniques (y compris l’asthme sévère nécessitant un traitement continu), les maladies neurologiques, l’immunodéficience primitive ou induite par médicaments, l’obésité, le diabète, les hémopathies malignes, la drépanocytose et la trisomie 21. Elle recommande également cette primo-vaccination pour les enfants porteurs d’une des comorbidités identifiées préalablement chez les adultes comme facteurs de risque de développer une forme grave de la maladie[1], dont : cancer récent, maladie rénale chronique ou handicap neurologique. Elle préconise en outre que les médecins spécialistes d’organes et de maladies rares puissent proposer au cas par cas la vaccination aux enfants jugés particulièrement vulnérables mais dont les facteurs de risques ne figurent pas dans ces listes, sur la base d’une appréciation du rapport bénéfice/risque individuel.

Enfin, conformément à la stratégie de cocooning préconisée par la Haute Autorité de santé depuis le début de l’épidémie, la HAS recommande cette vaccination aux enfants de 6 mois à 4 ans vivant dans l’entourage de personnes immunodéprimées ou non répondeurs à la vaccination, dans le cadre d’une décision médicale partagée avec les parents

 

Dans le même temps, la HAS a évalué l’intérêt d’intégrer le vaccin Nuvaxovid® du laboratoire Novavax aux vaccins utilisables en primo-vaccination chez les adolescents âgés de 12 à 17 ans, extension d’indication octroyée par l’EMA le 23 juin dernier. La HAS est favorable à l’utilisation de ce vaccin à protéine recombinante si besoin pour les adolescents ne pouvant ou ne souhaitant pas être vaccinés avec un vaccin à ARNm. Les données disponibles en primo-vaccination chez les adultes et les adolescents présentent des résultats favorables en matière de réponse immunitaire, ainsi qu’une bonne tolérance du vaccin chez les adultes comme chez les adolescents.

 

 

[1] Haute Autorité de Santé. Stratégie de vaccination contre le SARS-CoV-2. Actualisation des facteurs de risque de formes graves de la Covid-19 et des recommandations sur la stratégie de priorisation des populations à vacciner. Saint-Denis La Plaine: HAS; 2021. Stratégie de vaccination contre le Sars-Cov-2 – Actualisation des facteurs de risque de formes graves de la Covid-19 et des recommandations sur la stratégie de priorisation des populations à vacciner

De nouvelles recommandations pour prévenir et prendre en charge le syndrome du nez vide

ACTUALITE PRESSE DE LA HAS- Mis en ligne le 15 déc. 2022
15 décembre 2022

À la suite d’une saisine d’associations de patients, la HAS a élaboré une recommandation de bonne pratique sur la prévention, le diagnostic et la prise en charge du syndrome du nez vide (SNV). Ce syndrome, souvent très mal toléré par ceux qui en souffrent, est une des complications possibles d’une chirurgie du nez pratiquée chez des patients atteints d’obstruction nasale persistante (turbinectomie). Elle se caractérise par l’apparition d’un cortège de symptômes nasaux et extra-nasaux dont les répercussions psychologiques peuvent être majeures : dépression, désocialisation, agoraphobie…

Saisi par la Fédération française des associations et amicales de malades, insuffisants ou handicapés respiratoires (FFAAIR) et l’association Syndrome du nez vide France, la HAS a élaboré des recommandations sur le syndrome du même nom. Celui-ci occasionne de multiples symptômes nasaux et extranasaux survenant dans un délai variable n’excédant pas deux ans après une turbinectomie dont il est une complication. Cette intervention chirurgicale est proposée chez des patients qui souffrent d’obstruction nasale persistante et invalidante, rhinite ou sinusite chronique par exemple. Elle consiste à ôter une partie des petites croissances situées dans les fosses nasales (que l’on appelle les cornets). Elle peut être réalisée isolément ou associée à d’autres gestes sur les structures nasosinusiennes.

La HAS rappelle que le syndrome du nez vide est toujours la conséquence d’un acte chirurgical invasif sur les cornets inférieurs, voire moyens, du nez et souligne notamment l’importance des actions de prévention pour réduire au maximum la survenue de cette complication.

La HAS recommande notamment de privilégier les gestes chirurgicaux les moins à risques de survenue du syndrome, de n’envisager la turbinectomie qu’en dernière intention, en cas d’obstruction nasale persistante et invalidante en échec de traitement médical et en conservant au maximum les cornets. Elle rappelle l’importance d’une décision partagée avec le patient autour de cette intervention après l’avoir dûment informé du risque de syndrome du nez vide.

En plus d’un interrogatoire à la recherche, notamment, d’une précédente turbinectomie, l’examen clinique et endoscopique du nez est indispensable au diagnostic de cette complication. En complément, la HAS recommande de réaliser le test au coton humide (en insérant un coton humide dans la fosse nasale pour observer ou non l’amélioration des symptômes) et une imagerie permettant l’appréciation du volume résiduel des cornets.

Enfin, la HAS recommande la prise en charge pluridisciplinaire du syndrome du nez vide, associant l’ORL, le médecin généraliste et d’autres professionnels si nécessaire (psychiatre, pneumologue, orthophoniste, kinésithérapeute, …).

Retrouvez la totalité de la recommandation de bonne pratique sur le site de la HAS.

Démocratie en santé : la HAS poursuit son engagement pour faire entendre la voix des usagers en santé

COMMUNIQUÉ DE PRESSE DE LA HAS- Mis en ligne le 22 nov. 2022
22 novembre 2022

Depuis plus de 15 ans, la Haute Autorité de santé (HAS) travaille à impliquer les usagers et leurs représentants en réfléchissant à leur place et leurs contributions dans les productions, les commissions ou les instances de l’institution. De nombreuses évolutions sociétales, dispositions légales, ou encore les crises sanitaires récentes ont suscité en France l’émergence de nouvelles modalités de participation au-delà des mécanismes de représentation des usagers. Pour que chacun puisse intervenir et ainsi transformer les pratiques, la HAS publie de nouveaux travaux pour améliorer encore l’information et la formation des usagers et de leurs associations.

Renforcer la place des usagers dans le système de soins reste un enjeu majeur pour favoriser la démocratie en santé au sens entendu dans la loi du 4 mars 2002 relative aux droits des malades et à la qualité du système de santé, qui a rendu obligatoire la présence de représentants d’usagers au sein des « instances hospitalières et de santé publique ». Il est tout aussi important de renforcer la participation des personnes accompagnées dans le champ social et médico-social, comme l’a instauré la loi du 2 janvier 2002 rénovant l’action sociale et médico-sociale. C’est d’ailleurs le sens du deuxième axe du projet stratégique 2019-2024 de la HAS : « faire de l’engagement des usagers une priorité ». À ce titre, la HAS organise aujourd’hui la troisième édition de son rendez-vous annuel de l’engagement des usagers et publie deux nouveaux travaux : un guide de coopération entre la HAS et les usagers du système sanitaire, social et médico-social et un outil de formation à la contribution des associations d’usagers au processus d’évaluation des technologies de santé.

 

Des évolutions majeures imposant une actualisation du guide de coopération avec les usagers

Convaincue de l’importance de l’engagement des usagers dans les prises de décisions de santé qui les concernent, la Haute Autorité de santé a mis en place dès 2008 un cadre de coopération afin d’organiser ses relations avec les associations de patients et d’usagers. Ce cadre posait le principe d’une égalité de traitement entre les professionnels et les usagers impliqués dans ses travaux, reconnaissant à ces derniers le statut d’experts. Une avancée majeure dans la reconnaissance de ce statut qui allait être saluée 3 ans plus tard par l’Inspection générale des affaires sociales (Igas).

Depuis 2008, diverses évolutions ont été opérées :

  • Sur le plan pratique, diverses méthodes ont été mises en place pour renforcer la participation des citoyens que ce soit aux commissions spécialisées, à des groupes de travail et de lecture, à des entretiens individuels ou groupés, à des consultations publiques ouvertes à tous…
  • Sur le plan juridique, la charte de l’expertise sanitaire a apporté une distinction entre la qualité des parties prenantes, s’exprimant au nom d’une association dont elles portent le point de vue, et celle des experts, s’exprimant en leur nom propre et participant directement à la production d’une expertise scientifique ; le périmètre d’action de la Haute Autorité de santé a été élargi au secteur social et médico-social ; et depuis le 15 décembre 2021, un règlement européen pose le principe de recueillir l’expertise des « patients atteints de la maladie ».
  • Sur le plan stratégique enfin, un conseil pour l’engagement des usagers a été créé et la HAS a fait de leur participation à ses travaux une priorité.

La HAS a décidé d’actualiser et de clarifier les modalités de participation des usagers à ses travaux et de les inscrire dans un nouveau guide de coopération en tenant compte de ces évolutions, notamment il élargit au champ social et médico-social le cadre qui posait les fondements du statut d’usagers experts et précise les degrés d’engagement possibles.

 

Une reconnaissance de la valeur du statut d’usager-expert

À travers cette démarche, la HAS confirme son engagement à prendre en considération les savoirs expérientiels des usagers dont elle reconnait la valeur. Ce qu’ils apportent est complémentaire des connaissances scientifiques et de l’expérience des professionnels et participe à un meilleur équilibre entre les différentes sources de savoirs : leur vécu de la maladie ou de leur situation de vie de ses contraintes, des modalités de traitement ou d’accompagnement. Grâce à leur implication, les usagers renforcent la démocratie en santé et améliorent la pertinence et l’efficacité des avis, décisions et autres recommandations émises par la HAS.

 

Partie prenante ou patient-expert : la HAS précise les niveaux d’engagement

Le nouveau guide publié par la Haute Autorité de santé précise le statut selon lequel les usagers peuvent être amenés à participer à ses travaux (en qualité de parties prenantes, c’est-à-dire au nom de l’association qui les aura désignés pour défendre ses intérêts, ou en qualité d’experts, c’est-à-dire en leur nom propre), et les droits et devoirs que chaque statut implique. Les usagers experts doivent ainsi répondre à des critères de compétences, d’expérience et d’indépendance, et, à la différence des parties prenantes, déclarer leurs liens d’intérêts de façon à garantir leur impartialité et leur objectivité. Ils sont indemnisés comme tout autre expert.

La HAS décrit également les différentes modalités de participation des usagers, et les implications qui en découlent. Ils sont amenés à collaborer activement et voter les délibérations comme membre d’une commission, d’un groupe de travail, d’un jury… ; ils peuvent être consultés au cours d’une audition, dans des entretiens de groupe, des consultations publiques, en répondant à des tests utilisateurs… ; leurs associations peuvent saisir la HAS ou conduire des projets en tant que partenaires institutionnels. La HAS indique par ailleurs comment se porter candidat, les compétences utiles (connaissances sur le circuit du médicament, sur une maladie, une situation sociale…), ainsi que les qualités attendues (ouverture d’esprit, respect, art de l’argumentation…). Elle détaille enfin les critères de sélection sur lesquels elle s’appuie pour favoriser la diversité des participants et comment elle adapte ses méthodes de travail aux publics en situation de handicap ou de précarité.

 

De nouveaux outils pour favoriser l’implication des usagers

  • Dans l’évaluation de la qualité des services et établissements de santé, sociaux et médico-sociaux

Plus que jamais soucieuse d’améliorer l’expérience des patients et des personnes accompagnées au sein des établissements de santé, sociaux et médico-sociaux et de la médecine de ville, la HAS rappelle les outils mis en place à cet effet : l’enquête e-Satis (2016) qui recueille leur point de vue sur le parcours de soins après un séjour hospitalier et la participation de représentants d’usagers issus d’associations agréées à la certification des établissements de santé. En 2022, la Haute Autorité de santé a développé l’implication des personnes accompagnées dans l’évaluation des établissements et services sociaux et médico-sociaux (ESSMS).

 

  • Dans l’évaluation des produits de santé

Les associations de patients et d’usagers disposent désormais d’une formation en ligne qui leur permettra de comprendre ce que la HAS attend de leur contribution et ainsi de s’impliquer plus nombreux et plus souvent dans l’évaluation des médicaments, des dispositifs médicaux et des actes professionnels. Ce nouvel outil conçu par la Haute Autorité de santé est accessible en ligne sous forme de diaporama et contient toutes les informations relatives à l’évaluation des technologies de santé et aux modalités de participation des usagers. Cet outil pourra être utilisé individuellement ou collectivement : une association pourra ainsi l’utiliser comme support à une formation grâce à des diapositives simples et imagées ainsi que des informations et références complémentaires accessibles en ligne dans la partie « notes de diapositives » et des liens vers des documents publics accessibles en ligne. Un quiz sous forme d’auto-évaluation permet ensuite de tester ses connaissances.

 

  • Dans l’élaboration de recommandations pour les professionnels du secteur social et médico-social

Afin de renforcer la contribution des personnes accompagnées à l’élaboration des recommandations de bonne pratique pour le secteur médico-social, la HAS a expérimenté différentes méthodes de participation, par exemple lors de ses travaux sur l’accompagnement des personnes atteintes d’un trouble du développement intellectuel. Elle a formalisé ces méthodes dans un guide et les a déclinées dans un document d’information spécifiquement destiné aux personnes concernées et à leur entourage.

Évènements indésirables graves associés aux soins : un bilan riche d’enseignements

COMMUNIQUÉ DE PRESSE DE LA HAS – Mis en ligne le 21 nov. 2022
21 novembre 2022

Comme chaque année depuis 2017, la HAS publie un bilan des évènements indésirables graves associés aux soins (EIGS). Avec près de 1 900 nouveaux cas répertoriés, ce cinquième rapport annuel témoigne d’une forte augmentation du nombre de déclarations d’EIGS par les équipes de terrain en 2021. Elle reflète l’intégration de la gestion des risques dans la pratique et permet cette année à la HAS d’analyser en profondeur deux thèmes : les EIGS en lien avec les accouchements et les EIGS survenus durant l’épidémie de Covid-19.

Avec le dispositif de déclaration des EIGS, la HAS a non seulement la possibilité de recenser ces évènements, mais également de promouvoir une culture de sécurité juste, par différence avec une culture punitive de l’erreur. Trop longtemps résumée à la seule faute individuelle constatée au cours de la prise en charge ou de l’accompagnement du patient, la survenue d’un EIGS peut en réalité s’expliquer par de nombreux facteurs (problème de transmission de l’information, de coordination, de ressources humaines, de planification des tâches, d’encadrement des juniors…).

Pour permettre aux équipes de limiter la survenue d’EIGS, leur analyse approfondie doit impliquer l’ensemble des membres de l’équipe de soins, et s’enrichir, lorsque cela est possible, du recueil du récit du patient. Cette analyse, qui peut être réalisée avec l’appui des structures régionales d’appui, a pour objectif d’établir le diagnostic des causes qui ont conduit à l’événement et d’identifier les étapes où il serait possible d’intervenir pour garantir la sécurité du patient. Parce que la sécurité est un préalable à la mise en place d’une démarche de qualité, cette analyse des EIGS constitue par ailleurs un des critères de la certification des établissements de santé.

Comme l’année dernière, le bilan annuel des EIGS s’articule autour de trois documents : un document de « retour d’expérience national » qui détaille les préconisations et certaines thématiques spécifiques d’EIGS, un « cahier technique », regroupant les tableaux statistiques et un document court, les « abrEIGéS », qui condense les principaux éléments à retenir.

 

L’augmentation des déclarations par les professionnels, indice d’une meilleure culture de sécurité

Ce cinquième bilan annuel de la HAS est celui qui enregistre la plus forte augmentation du nombre de déclarations depuis le lancement du dispositif. Ainsi, 1874 déclarations ont été reçues en 2021, contre 1081 pour l’année 2020. Cette augmentation traduit une meilleure connaissance du dispositif et une plus forte adhésion des professionnels à l’intérêt de déclarer. On observe cependant un très faible taux de déclarations réalisées en ville qui traduit une culture de sécurité encore trop faible dans ce secteur. Par ailleurs, avec plus d’un EIGS évitable sur deux, la marge d’amélioration reste importante. Comme les années précédentes, les suicides et tentatives de suicide, les chutes de patients et les erreurs médicamenteuses constituent les trois thématiques les plus fréquemment déclarées. Ces trois thématiques ont d’ailleurs fait l’objet de travaux spécifiques au sein de la HAS ces deux dernières années.

 

Deux nouvelles analyses de risques autour de l’accouchement et en lien avec la Covid-19

Dans le cadre de ce bilan, la HAS a réalisé une première analyse spécifique des risques survenant autour de l’accouchement. Entre mars 2017 et décembre 2021, elle a ainsi recensé 269 EIGS survenus avant, pendant ou juste après l’accouchement dont 141 concernant l’enfant, 102 la mère, et 26 à la fois la mère et l’enfant. Ils sont majoritairement liés à un défaut de prise en charge ou de diagnostic. Plus de la moitié des EIGS déclarés ont conduit à un décès. L’analyse de ces causes profondes amène la HAS à préconiser :

  • de former en continu sur la lecture des rythmes cardiaques fœtaux « complexes » ou « douteux » ;
  • d’actualiser et d’harmoniser les protocoles de prise en charge d’une hémorragie du post-partum incluant le volet obstétrical et le volet anesthésique ;
  • et de former et d’organiser des ateliers de simulation en santé pour la prise en charge en urgence de la parturiente et du nouveau-né.

La HAS a mené une seconde analyse spécifique sur les EIGS survenant pendant la pandémie de Covid-19. Ceux-ci se répartissent en trois vagues, pour un total de 1341 évènements reçus : la première vague de mars à juin 2020 (314 EIGS), la deuxième vague d’août à décembre 2020 (513), et la troisième vague de janvier à mai 2021 (514). Plus d’une déclaration sur deux fait état d’un décès du patient toutes vagues confondues, avec un pourcentage de décès plus élevé lors de la 1ère vague (59% de décès parmi les EIGS recensés). Les défauts de prise en charge ou de diagnostic, mais également les erreurs médicamenteuses figurent parmi les causes d’EIGS les plus souvent recensées, même si globalement les huit thématiques spécifiques d’EIGS mises en évidence dans les rapports annuels précédents apparaissent également. Pour accompagner les professionnels de santé, la HAS préconise de les former, notamment par la simulation en santé, aux gestes d’urgence et à la gestion des risques. Elle souligne également la nécessité de former l’équipe à la transmission d’informations factuelles et explicites. Enfin, elle recommande de favoriser la télémédecine pour pouvoir bénéficier d’avis spécialisés dans les plus brefs délais.

La HAS recommande la généralisation du dépistage de la drépanocytose à la naissance

COMMUNIQUÉ DE PRESSE DE LA has- Mis en ligne le 15 nov. 2022

15 novembre 2022

La drépanocytose est une maladie héréditaire du sang dont les conséquences peuvent être graves. En France, son dépistage est actuellement réalisé de manière ciblée, chez les nouveau-nés dont les parents ont des origines à risque[1]. Saisie par la Direction générale de la santé, la HAS actualise aujourd’hui son avis sur le dépistage néonatal de la drépanocytose. Sur la base des nouvelles données disponibles, notamment épidémiologiques, elle recommande désormais que celui- ci soit étendu à l’ensemble des nouveau-nés.

Parmi les maladies dépistées à la naissance, la drépanocytose[2] est la maladie génétique la plus fréquente en France. Son incidence augmente régulièrement depuis 2010 pour atteindre 1 nouveau-né sur 1323 en 2020.

Lors de sa dernière évaluation (2014), la HAS avait conclu à l’absence de données montrant la nécessité de généraliser le dépistage de cette maladie à l’ensemble des nouveau-nés et avait recommandé la poursuite d’un dépistage ciblé. Aujourd’hui, elle actualise sa recommandation au regard des nouvelles données épidémiologiques françaises, des données provenant des pays ayant mis en place ce dépistage de façon universelle et des données de morbi-mortalité en l’absence de prise en charge précoce.

De nouvelles données qui justifient de passer à un dépistage généralisé de la drépanocytose  

Les données qui conduisent la HAS à proposer la généralisation du dépistage de la drépanocytose sont multiples. Ainsi, c’est la seule maladie dépistée à la naissance dont l’incidence augmente régulièrement : 557 cas ont été dépistés en 2020 contre 412 en 2010. 
Par ailleurs, le dépistage est déployé de manière hétérogène d’une région à l’autre : plus de trois enfants sur quatre en bénéficient en Ile-de-France, contre à peine un sur deux à l’échelle nationale en 2020, alors qu’aucune région en France n’est indemne de cas.
De plus, il existe des risques que certains nouveau-nés atteints de drépanocytose ne soient pas dépistés, en raison de difficultés dans l’application des règles de ciblage. Plusieurs études, publiées depuis 2014, ont montré un risque d’erreur dans le ciblage par les équipes soignantes. Certains professionnels ont d’ailleurs remonté cette alerte et pointé le risque d’une perte de chance élevée pour ces enfants ainsi que des conséquences lourdes sur leur santé. 
Les manifestations de la maladie peuvent apparaître dès l’âge de 3 mois et induire de très graves répercussions. La drépanocytose est, par exemple, la première cause d’accident vasculaire cérébral chez l’enfant. Sans prise en charge précoce, le taux de mortalité infantile chez les enfants atteints de drépanocytose est très élevé.
Cela rend indispensable un dépistage précoce afin de débuter le plus tôt possible une prise en charge adaptée. La HAS rappelle que le test de dépistage utilisé est très performant, notamment, aucun faux-positif n’a été signalé en 20 ans. Il est réalisé sur le même support (test de Guthrie) que les autres tests de dépistage effectués à la naissance.
Chez les moins de 5 ans atteints de cette maladie, la première cause de décès est la survenue d’infections. Le dépistage précoce de la maladie, sûr et efficace, peut permettre de mettre en place des mesures préventives afin de les éviter (vaccination anti-pneumococcique, traitement préventif contre les infections invasives à pneumocoque). Des études ont montré que ces mesures ont un impact favorable sur la santé des patients atteints, d’autant plus lorsqu’elles sont mises en place de manière précoce (réduction du nombre d’hospitalisations, réduction du taux de morbidité et de mortalité).
L’ensemble de ces raisons conduit la HAS à recommander l’arrêt du ciblage au profit d’un dépistage néonatal de la drépanocytose élargi à l’ensemble des nouveau-nés.

L’ensemble des parties prenantes favorables à un dépistage universel

Dans le cadre de l’actualisation de sa recommandation, la HAS a consulté les parties prenantes, associatives, professionnelles et institutionnelles. Les acteurs consultés sont unanimes sur l’intérêt d’élargir le dépistage de la drépanocytose à tous les nouveau-nés. Ils n’ont pas remis en cause la capacité d’adaptation du système de santé à l’augmentation du flux de tests de dépistage. Sur le plan éthique, ils ont souligné que la généralisation du dépistage remédiait au risque de stigmatisation des populations actuellement ciblées par le dépistage actuel.

[1] Antilles, Guyane, la Réunion, Mayotte, tous les pays d’Afrique sub-saharienne et le Cap-Vert, Brésil, personnes noires d’Amérique du Nord, Inde, Océan Indien, Madagascar, Ile Maurice, Comores, Algérie, Tunisie, Maroc, Italie du Sud, Sicile, Grèce, Turquie, Liban, Syrie, Arabie Saoudite, Yémen, Oman.

[2] L’ensemble de la recommandation présente fait référence aux syndromes drépanocytaires majeurs.

SEMAINE DENUTRITION CHI WASQUEHAL

Docteurs,

Mesdames, Messieurs,

Membres de la CPTS de la Marque,

 

Le CHI de Wasquehal s’inscrit dans la démarche de la semaine de lutte contre la dénutrition se déroulant du 18 au 25 novembre 2022, de 14h à 18h.

 

A cette occasion, l’établissement invite votre patientèle à venir utiliser en libre accès sa plateforme de pesée. (accessible aux fauteuils roulants)

Pour avoir votre avis sur cette démarche, merci de nous répondre par le biais de notre enquête flash (moins de 1 minute pour y répondre) :

https://docs.google.com/forms/d/e/1FAIpQLSdvxS-JgII3xK6Rmg0tHo0pce7JQz9a4oMmSCrwQwAHDnh_oA/viewform?usp=sf_link

La pesée des patients est un acte de santé qui permet le diagnostic de dénutrition dont un des signes les plus précoces est la perte de poids.

La dénutrition survient lorsque les apports alimentaires sont insuffisants à couvrir les besoins nutritionnels

On estime à 2 millions le nombre de personnes en situation de dénutrition en France dont 10% des personnes âgées de + 70 ans à domicile.

Les conséquences d’une perte de poids sont nombreuses : perte musculaire, fatigue, risque de chute, réduction de la mobilité générale… pour aboutir au final à une perte d’autonomie de la personne

 

Il est donc indispensable de surveiller régulièrement la courbe de poids

Je vous remercie encore pour votre contribution.

Bien à vous,

 

Carole BRIDOUX

Directrice

Direction commune CHI Wasquehal – EHPAD Les Provinces du Nord – EHPAD Paul Cordonnier

06.27.09.50.68

Trouble du développement intellectuel : un accompagnement personnalisé vers l’autodétermination

COMMUNIQUÉ DE PRESSE DE LA HAS

Trouble du développement intellectuel : un accompagnement personnalisé vers l’autodétermination

 – Mis en ligne le 05 oct. 2022

5 octobre 2022

La Haute Autorité de santé (HAS) publie des recommandations à destination des professionnels des établissements et services médico-sociaux et des proches qui accompagnent les personnes présentant un trouble du développement intellectuel (TDI) quels que soient leur âge et leur lieu de vie. Il est primordial dans l’accompagnement de ces personnes de prendre en compte leurs besoins et leurs préférences, de les replacer au centre de toutes les décisions et de soutenir ainsi leur autodétermination. Pour faciliter la compréhension des recommandations par les personnes présentant un TDI, la HAS publie ses premières fiches en langage FALC (facile à lire et à comprendre).

Le trouble du développement intellectuel (TDI) fait partie des troubles du neurodéveloppement (TND). Il ne s’agit donc pas d’une maladie mais d’un trouble qui apparaît durant la petite enfance et évolue tout au long de la vie. Il est caractérisé par une altération des fonctions cognitives qui affecte les apprentissages. Le TDI a ainsi des conséquences sur les capacités d’adaptation des personnes avec des répercussions sur les actes de la vie quotidienne.

Afin d’améliorer la qualité de vie des personnes concernées et leur inclusion dans la société, la HAS publie le premier volet de recommandations de bonnes pratiques professionnelles dédiées à l’accompagnement des personnes présentant un TDI. Ces recommandations visent à fournir aux professionnels des repères et des outils pour :

  • comprendre ce qu’est le TDI ;
  • adapter l’accompagnement des personnes présentant un TDI à leurs singularité, besoins, choix et attentes ;
  • accompagner les personnes dans le développement et la promotion de leur capacité d’autodétermination ;
  • adapter les apprentissages et individualiser les soutiens des personnes (activités, supports, etc.) aux objectifs visés et aux différents environnements dans lesquels elles évoluent.

 

Personnaliser l’accompagnement : un enjeu pour leur permettre de gouverner leur propre vie

Pour un accompagnement personnalisé et adapté, la HAS recommande de prendre en compte les caractéristiques de la personne présentant un TDI (besoins, choix, environnement, rythme, outils/méthodes de communications, etc.) dans le cadre des évaluations et des interventions mises en œuvre. Une personne pourra assurer la fonction de coordination de l’accompagnement, ce qui permettra aux professionnels et aux proches (parents, fratrie, aidants, etc…) de définir des pratiques communes d’accompagnement.

Cet accompagnement implique un soutien adapté pour permettre à la personne de mieux se connaître et d’identifier ses préférences, ce qu’elle aime, ce qu’elle n’aime pas, etc… Il peut être varié, allant de la co-construction du projet personnalisé à l’exercice de la citoyenneté en passant par des actes de la vie quotidienne : cuisiner, gérer ses achats et son temps, se déplacer seul, animer des réunions sur son projet personnalisé…. Les professionnels et les proches doivent alors créer un environnement stimulant avec des activités accessibles afin de valoriser le potentiel et de développer l’estime de soi.

Cet accompagnement personnalisé doit être couplé à un accompagnement vers l’autodétermination afin que chaque personne présentant un TDI puisse gouverner sa vie en cohérence avec ses envies, ses besoins, ses capacités, et donc gagner en autonomie. Ce type d’accompagnement doit également favoriser son inclusion et sa participation dans la société.

 

Des outils adaptés pour faciliter la compréhension des recommandations

La HAS a élaboré des fiches transcrites en « facile à lire et à comprendre » (FALC) destinées aux personnes accompagnées pour qu’elles puissent comprendre ce qui est recommandé aux professionnels qui les accompagnent. Ces fiches ont été élaborées et relues en collaboration avec des personnes concernées.

En mêlant messages simples et pictogrammes, elles reprennent les 6 grandes thématiques des recommandations de bonnes pratiques professionnelles, à savoir :

  • Autodétermination, participation et citoyenneté
  • Communication et habiletés sociales
  • Cognition et apprentissages
  • Sensorialité et motricité
  • Littératie et numératie
  • Accompagnement des professionnels et des familles

En parallèle des recommandations, un guide a également été élaboré pour les accompagnants (professionnels et familles). Il permet de poser des points essentiels, tels que la définition du TDI et des troubles qui peuvent lui être associés ainsi que des exemples d’accompagnement qui peuvent être mis en place au quotidien.

Enfin, une vidéo de témoignages, expliquant comment la HAS a coconstruit ces recommandations avec les personnes concernées, a été réalisée.

Retrouvez cette vidéo, les recommandations de bonnes pratiques professionnelles, les 6 fiches FALC ainsi que le guide sur le site de la HAS.

Covid-19 : la HAS intègre les vaccins bivalents dans la stratégie de vaccination pour l’automne

COMMUNIQUÉ DE PRESSE de la HAS – Mis en ligne le 20 sept. 2022
20 septembre 2022

 

La HAS confirme sa recommandation d’administrer une dose additionnelle de vaccin contre la Covid-19 aux personnes à risque de faire une forme sévère de la maladie ainsi qu’à leur entourage et aux professionnels de soins à l’automne. Pour cette dose, elle recommande d’utiliser indifféremment l’un des trois vaccins bivalents adaptés aux variants d’Omicron validés récemment par l’Agence européenne du médicament dès qu’ils seront effectivement disponibles. La HAS souligne l’intérêt de coupler cette nouvelle campagne à celle de vaccination contre la grippe saisonnière qui démarrera le 18 octobre prochain.

Ces dernières semaines, l’Agence européenne du médicament (EMA) a validé trois vaccins bivalents, adaptations des vaccins à ARN messager déjà disponibles depuis le début de la campagne de vaccination contre la Covid-19 : les vaccins de Moderna et de Pfizer BioNTech qui ciblent la souche originale et le variant Omicron BA.1, puis la semaine dernière le vaccin de Pfizer BioNTech qui, lui, cible la souche originale et les variants Omicron BA.4 et BA.5.
Sur la base des données disponibles et dans un contexte épidémique marqué par la circulation majoritaire du sous-variant BA.5, la HAS actualise la stratégie vaccinale en y intégrant ces trois vaccins bivalents.

 

Des vaccins bivalents mieux adaptés aux variants en circulation

A l’image des vaccins contre la grippe saisonnière, actualisés chaque année pour prendre en compte les virus qui sont les plus susceptibles de circuler pendant l’hiver, les vaccins à ARNm bivalents ne sont pas des nouveaux vaccins mais des vaccins adaptés aux souches circulantes. L’évaluation des vaccins bivalents à partir d’études expérimentales plus limitées que lors d’une évaluation initiale permet d’accélérer l’accès à des vaccins plus adaptés au contexte épidémique et à la souche du virus en circulation. De plus, le recul important acquis depuis le début de la crise sanitaire concernant les vaccins à ARNm, et l’expérience engrangée au sujet des vaccins adaptés aux souches circulantes, y compris dans le cadre de la grippe saisonnière, justifient et autorisent le recours à ce type de données.

L’efficacité clinique attendue pour ces nouveaux vaccins bivalents est au moins équivalente voire supérieure à celle des vaccins originaux monovalents, sans que cette probable supériorité puisse être actuellement démontrée en vie réelle. Quant à leur tolérance, qui a été étudiée, elle est identique à celle des vaccins monovalents. C’est pourquoi, dans la cadre de la dose additionnelle recommandée cet automne, la HAS recommande d’utiliser, de préférence, un vaccin à ARNm bivalent, quels que soient les vaccins utilisés précédemment. Concernant les personnes de moins de 30 ans, elle maintient sa recommandation de n’utiliser que les vaccins Comirnaty® (Pfizer BioNTech).

 

Une campagne de vaccination couplée à celle de la grippe saisonnière

Dans un contexte de nouvelle hausse du nombre d’infections au SARS-CoV-2, la HAS souhaite rappeler l’importance de protéger les populations les plus à risque.
En effet, conformément à la stratégie vaccinale recommandée pour l’automne, la HAS rappelle les deux groupes de populations à cibler pour cette dose additionnelle de vaccin :

  • les personnes de plus de 60 ans ainsi que les adultes de moins de 60 ans à risque de forme grave de la maladie : ceux qui ont des comorbidités qui les exposent à ces formes sévères, les femmes enceintes, dès le 1er trimestre de leur grossesse, les personnes immunodéprimées quel que soit leur âge, les enfants et adolescents à haut risque souffrant de pathologies le justifiant.
  • l’entourage de ces personnes (stratégie de cocooning) ainsi que les personnes qui sont en contact régulier avec elles : professionnels du secteur sanitaire et médico-social.

La HAS maintient sa recommandation de coupler la campagne de rappel vaccinal contre la Covid-19 à celle de vaccination contre la grippe, et rappelle que l’injection concomitante des deux vaccins est possible, si elle est réalisée sur deux sites d’injection distincts.

Enfin, dans l’immédiat et parce que le nombre de cas d’infections est reparti à la hausse depuis quelques jours, avec un taux de reproduction qui est à nouveau supérieur à 1, la HAS rappelle l’efficacité des vaccins monovalents contre les formes sévères de la maladie. Pour les personnes âgées de plus de 60 ans et celles de moins de 60 ans à risque de développer une forme sévère de la maladie qui n’auraient pas reçu leur seconde dose de rappel recommandée dans les délais conseillés (3 ou 6 mois selon l’âge et la date de la dernière injection ou infection), la HAS préconise de ne pas différer leur vaccination. Elle rappelle à cette occaion que les vaccins monovalents sont les seuls à pouvoir être utilisés en primovaccination.

La HAS actualisera cette recommandation, et notamment la place respective des vaccins bivalents, en fonction des nouvelles données qui seront disponibles.
Elle souligne l’importance de maintenir les gestes barrières et les mesures de distanciation physique pour les personnes à risque de forme sévère ainsi que pour leurs aidants. En outre, elle rappelle que les patients les plus à risque de forme sévère et, en particulier, les personnes immunodéprimées doivent pouvoir bénéficier des traitements aujourd’hui disponibles déjà recommandés préalablement par la HAS.

 

Activité physique : comment faciliter sa prescription au quotidien ?

COMMUNIQUÉ DE PRESSE de l’HAS – Mis en ligne le 06 sept. 2022
6 septembre 2022

Elle limite le risque de récidive de certains cancers du sein, diminue par deux le risque de passage d’un état prédiabétique à un diabète, etc. : l’activité physique doit définitivement être considérée comme un traitement à part entière et être prescrite à ce titre. De nombreuses étapes ont été franchies, avec celle importante, le 2 mars dernier, de l’adoption d’une loi visant à favoriser le développement du Sport santé. Cette loi, entre autres, ouvre la prescription d’Activité Physique Adaptée (APA) à l’ensemble des médecins et en élargit le champ d’application. Afin de contribuer à son essor comme thérapeutique non médicamenteuse, la Haute Autorité de Santé publie un nouveau guide de prescription et de consultation et des fiches d’aide à la prescription de l’activité physique déclinées par pathologie.

L’activité physique représente, à chaque période de la vie, un atout santé dont les bénéfices sont nombreux et largement établis. Dans les maladies chroniques, maladies cardiovasculaires et respiratoires, diabètes, obésité, arthroses, etc., l’activité physique est une thérapeutique à part entière – seule ou en association avec d’autres traitements médicamenteux ou non médicamenteux. Elle doit être adaptée pour tenir compte de l’état de santé physiologique et psychologique du patient, et encadrée par un professionnel spécifiquement formé. Plus largement, les bénéfices de l’activité physique sur l’état de santé, la condition physique, le maintien de l’autonomie chez les personnes âgées ainsi que sur la qualité de vie des populations à tous les âges de la vie sont avérés.

C’est forte de ces preuves que la HAS s’est engagée depuis de nombreuses années pour accompagner les professionnels de santé dans la prescription de ce qui constitue un traitement à part entière. En 2011, elle élaborait un rapport sur le développement de la prescription de thérapeutiques non médicamenteuses validées, en incluant, déjà, l’activité physique. En 2018 et 2019, elle publiait un premier guide de promotion, consultation et prescription médicale d’activité physique et sportive pour la santé chez l’adulte, ainsi qu’une série de référentiels d’aide à la prescription d’activité physique pour 10 pathologies et états de santé. La création de maisons Sport-santé, 500 à terme, sur l’ensemble du territoire devrait permettre de structurer le parcours de santé autour de la prescription d’activité physique. Et plus récemment, l’adoption de la loi du 2 mars 2022 visant à démocratiser le sport en France constitue une nouvelle avancée pour le développement de l’activité physique comme thérapeutique à part entière.

Une palette d’outils pour accompagner les médecins et mieux informer les usagers

Si le contexte est favorable à la diffusion des connaissances sur le sujet, des freins à son déploiement effectif persistent. En effet, beaucoup de patients éprouvent une certaine appréhension à pratiquer une activité physique alors qu’ils sont malades ou âgés, tandis que les médecins sont encore peu nombreux à la prescrire. Pourtant, le rôle du médecin est essentiel pour sensibiliser les personnes les plus éloignées de l’activité physique (personnes atteintes d’une affection de longue durée, personnes souffrant d’une maladie chronique, personnes âgées fragiles, personnes en situation de handicap) et les accompagner vers un mode de vie physiquement plus actif, moins sédentaire, en sécurité, si possible en toute autonomie, et tout au long de la vie.

Pour les convaincre et les aider dans leur mission, la HAS crée les conditions favorables à la prescription d’activité physique en proposant un guide sur la consultation et sur les modalités de prescription selon l’état de santé du patient, sa condition physique et sa motivation à modifier ses habitudes. Pour ce faire, la HAS a poursuivi ses travaux et met à disposition des médecins une palette d’outils :

  • Un nouveau guide de consultation et de prescription médicale d’activité physique chez l’adulte qui aborde toutes les étapes du repérage du patient inactif à risque pour l’activité physique, à la prescription (activité physique ordinaire, programmes d’APA…), la dispensation et le suivi de l’activité physique. Il inclut les personnes en situation de handicap.
  • Une fiche de synthèse de l’activité physique adaptée qui reprend les données du guide concernant les modalités de prescription, de renouvellement et d’arrêt d’un programme d’activité physique adaptée.
  • Un guide des connaissances sur l’activité physique et la sédentarité, recueil des savoirs sur le sujet pour le médecin et les autres professionnels.
  • 5 nouvelles fiches, référentiels d’aide à la prescription pour l’artériopathie oblitérante des membres inférieurs, l’asthme, le diabète de type 1, la maladie de Parkinson et les troubles schizophréniques ainsi qu’une mise à jour pour le syndrome coronarien chronique.
  • Des fiches de synthèse reprenant les points essentiels des 6 nouvelles fiches et des 10 référentiels déjà publiés (surpoids et obésité, diabète de type 2, bronchopneumopathie chronique obstructive, hypertension artérielle, accidents vasculaires cérébraux, cancers du sein, colorectal et de la prostate, insuffisance cardiaque chronique, dépression, grossesse et post-partum, personnes âgées).

Très prochainement, des fiches d’information à destination des patients sur les bénéfices de l’activité physique selon leurs pathologies et états de santé seront publiées.

Un engagement que la HAS entend poursuivre

Cette mobilisation en faveur des bienfaits de l’activité physique se poursuivra à travers la publication prochaine d’un guide de consultation et de prescription médicale d’activité physique à des fins de santé chez l’enfant, ainsi que de nouvelles fiches dédiées à d’autres pathologies : les arthrites inflammatoires, les lombalgies, la fibromyalgie, la sclérose en plaques ainsi que le surpoids et l’obésité chez l’enfant.

« En mettant à disposition des médecins, des masseurs-kinésithérapeutes et des enseignants d’activité physique adaptée l’ensemble de ces outils complets, argumentés, sourcés, la HAS poursuit sa contribution à la lutte contre l’inactivité physique et la sédentarité, priorité de santé publique. Favoriser l’activité physique et la faire passer au rang de réflexe passe aussi par une prescription médicale plus large, pour inciter tous les Français à adopter un mode de vie moins sédentaire et à bouger, tout au long de leur vie », conclut le Pr Dominique Le Guludec, présidente du Collège de la HAS.

Monkeypox : des réponses rapides pour une prise en charge adaptée

Communiqué officiel de la HAS 

5 septembre 2022

Alors que le virus Monkeypox (variole du singe) continue de circuler, la HAS publie des Réponses rapides afin d’accompagner les professionnels de santé de premier recours dans la prise en charge des personnes à risque d’être infectées par le virus. Du diagnostic au traitement en passant par la vaccination et la prévention, la HAS passe en revue les clés d’une prise en charge adaptée. Pour compléter cette information, la HAS organisera prochainement un webinaire à l’intention des professionnels de santé.

Jusqu’alors principalement présent en Afrique de l’Ouest ou Centrale, le virus Monkeypox diffuse depuis le mois de mai 2022 en Europe et notamment en France, avec une présentation clinique qui semble différente. Ainsi, 3 547 cas confirmés ont été recensés sur le territoire au 29 août 2022, dont 68 patients (soit 3 %) hospitalisés. En France, environ 95 % des cas concernent des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH).

Saisie par la Direction générale de la santé, la HAS publie des Réponses rapides afin d’accompagner les professionnels de santé de premier recours dans la prise en charge des patients présentant les symptômes d’une infection ou des personnes contacts à risque d’être contaminées. Ce document, élaboré en lien étroit avec les sociétés savantes et les associations de patient, synthétise les données actuelles et s’appuie sur les travaux antérieurs en particulier ceux de Santé publique France pour dresser un panorama complet des éléments de réponse connus à ce stade sur le virus.

Diagnostic, prévention, traitement : un tour d’horizon des réponses pour une meilleure prise en charge

Dans le cadre de ce document, la HAS rappelle que le diagnostic est avant tout clinique. Il s’appuie sur un interrogatoire du patient et sur le contexte d’apparition des symptômes. Ces derniers se présentent sous plusieurs formes (lésions cutanées, adénopathies douloureuses, angine, anite, rectite, fièvre…) et surviennent après une période d’incubation comprise entre 5 et 21 jours. Le diagnostic biologique par test PCR spécifique par prélèvement des lésions cutanées ou muqueuses n’est utile qu’en cas de doute, et ne concerne pas les personnes asymptomatiques.  En raison du mode de transmission principalement sexuel, la HAS recommande d’interroger le malade sur son statut VIH et de réaliser d’emblée et systématiquement un bilan des infections sexuellement transmissibles, composé d’examens sanguins (sérologie VIH, VHB, VHC, Syphilis) et urinaires PCR (gonocoque et chlamydia sur premier jet urinaire).

Concernant la prise en charge, la HAS fait le point sur l’ensemble des mesures à mettre en œuvre et rappelle ainsi que le patient doit s’isoler dès l’apparition des symptômes et jusqu’à la guérison complète des lésions et au moins 21 jours. Il doit ainsi s’abstenir de tout contact physique et notamment de rapports sexuels, même protégés, pendant cette période. La HAS détaille les précautions à prendre pour éviter la transmission, les conseils d’hygiène et le suivi de l’évolution des symptômes. S’il n’existe pas encore de traitement spécifique pour les formes simples de la maladie, ces Réponses rapides regroupent les informations sur les traitements symptomatiques et notamment sur la prise en charge des lésions cutanées, de la douleur et sur l’indication éventuelle d’un traitement antibiotique en cas de surinfection. La HAS rappelle que la prescription d’anti-inflammatoires ou de corticoïdes est à proscrire. La prise en charge est en général ambulatoire avec une évolution favorable en 2 à 4 semaines en moyenne. Si ce n’est pas le cas, les critères d’hospitalisation sont précisés.

La HAS complète ses recommandations sur la vaccination

La HAS consacre une fiche pratique au schéma vaccinal, reprenant les avis déjà publiés sur le sujet. A l’occasion de ces Réponses rapides, elle rappelle la nécessité d’une vaccination en préexposition chez les personnes à très haut risque d’exposition et en post exposition pour les personnes contacts à risque de contamination. Elle complète ses précédentes recommandations en indiquant que la vaccination en préexposition des mineurs entrant dans les cibles vaccinales peut être envisagée au cas par cas Elle précise également que les vaccins de 3ème génération (Imvanex /Jynneos) peuvent être administrés simultanément avec tout autre vaccin du calendrier vaccinal, sans risque pour les patients. Si le vaccin du calendrier vaccinal en question est un vaccin vivant atténué il doit être administré soit le même jour que le vaccin contre le Monkeypox, soit à 4 semaines d’intervalle. La HAS insiste aussi sur la nécessité de déclarer immédiatement tout effet indésirable suspecté d’être dû à un des vaccins auprès d’un centre régional de pharmacovigilance ou sur le portail de signalement des événements sanitaires indésirables. La déclaration de l’infection au virus Monkeypox est, quant à elle, obligatoire.

La HAS insiste également sur le rôle essentiel les professionnels de santé de premier recours pour participer activement à la limitation de la propagation et de la gravité de l’épidémie. Il s’agit notamment, en identifiant au sein de sa patientèle les patients les plus exposés, de proposer la vaccination, d’expliquer les modalités de transmission mais aussi d’informer le patient des symptômes à surveiller. Plus largement, la HAS souligne la nécessité de promouvoir la santé sexuelle et la réduction des risques et de proposer pour ces publics un dépistage des infections sexuellement transmissibles.

En complément de ces Réponses rapides, la HAS publie 3 fiches pratiques consacrées à la prise en charge des patients, aux personnes contacts à risques et à la vaccination. Pour accompagner ses travaux auprès des professionnels de santé, elle organisera également prochainement un webinaire.

La Haute Autorité de santé précise que ses Réponses rapides seront actualisées en fonction de l’avancée des connaissances.